Inventaire

2020

Depuis dix ans, je déshabille les poupées en tous genres avant de les détourner. Ces petits vêtements, si réalistes, me plaisent depuis que je suis enfant.

J’ai tout gardé précieusement. Dans des boîtes, j’ai tout classé. Les chaussures, les chaussettes, les jupes, les culottes…

Certains des vêtements de cette collection habillaient les poupées de mon enfance, et même celles de ma mère. Il y a des habits qui sont faits maison, avec amour, et d’autres, sans doute fabriqués en Chine ou ailleurs, en série.

Cousus à leur support, les vêtements de poupée sont un peu tristes. Il n’est plus possible de jouer avec, mais évoquent peut-être des souvenirs. Séparés pour toujours des poupées qu’ils habillaient, ces vêtements miniatures sont figés, comme autant de petites reliques de l’enfance.


J’aimais les petits tas que formaient les mouchoirs dans l’armoire de ma grand-mère.
Toujours pliés, repassés, ils me rassuraient.
Elle en choisissait un et y mettait une goutte d’eau de Cologne, avant de le glisser sous mon oreiller quand je dormais chez elle.